Phillys Chesler nous présente la remarquable prise de position d’un influent imam égyptien contre le niqab. Je vous suggère la vigilence à propos de Sheikh Mohammed Tantawi. Ses prises de positions et ses prêches haineuses ne peuvent pas être écartées par l’apparence d’un soudain progressisme. Pour mieux comprendre, veuillez cliquer sur l’article ici-bas:
Those Brotherhood “Conservatives” par IPT News, le 8 octobre 2009
Marc Lebuis
Egypt Wants to Ban the Burqa, France and Italy Too
Par Phillys Chesler
Pajamas Media, le 7 octobre 2009
Traduction par PdeBascule
Finalement, alors qu’il est minuit, certains gouvernements européens commencent à se réveiller et ont entrepris un combat – non contre l’islamisation de l’Europe – mais contre des pratiques politiques inhumaines, barbares défendues au nom d’une religion qui viole les normes occidentales des droits humains universels. En France d’abord et maintenant en Italie, des députés ont commencé à réclamer l’interdiction de la burka. En Italie, la ligue du Nord a proposé de modifier une loi de 1975, adoptée à la suite d’attentats terroristes qui interdit à quiconque de porter des vêtements empêchant de l’identifier. Cette proposition a reçu l’aval du parti de Berlusconi.
Quand le président français, Nicolas Sarkozy a réclamé une interdiction semblable, une organisation africaine reliée à Al-Qaida a menacé de perpétrer un attentat en France!
Comme il fallait le prévoir, un député de la gauche a critiqué la proposition italienne, la qualifiant d’inconstitutionnelle parce qu’elle limiterait la liberté de religion. Mais surprise!
Nous vivons dans un âge des miracles: le Sheikh Mohammed Tantawi, le principal dignitaire religieux de la très conservatrice université d’Al-Azhar, s’est dit outré, en visitant une école du Caire, de voir une jeune fille porter le niqap (voile qui dissimule tout le visage sauf les yeux).
Le Sheikh lui a demandé de retirer ce voile, soulignant «que c’était une tradition qui n’avait rien à voir avec la religion». Il lui a demandé de ne plus jamais porter le niqap et promis de publier une fatwa ( avis juridique) contre sa présence dans les écoles. Cette fatwa ne touche pas le port du voile, porté par la plupart des femmes en Égypte. A la suite de cette intervention, le ministre de l’Éducation supérieure a décidé d’interdire l’accès aux grandes universités publiques. aux femmes portant le niqap ou la burka.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite.
Même s’il est influent, le Sheikh Tanwani (ndlr: bien qu’il ait des positions aussi très radicale) a dû subir les foudres des fondamentalistes qui lui ont reproché d’avoir appuyé la France lorsqu’elle a interdit le port du voile dans les écoles et d’avoir serré la main du premier ministre d’Israël Shimon Peres.
Et le gouvernement égyptien est mécontent des islamistes fondamentalistes qui manipulent les femmes et se servent de leurs vêtements pour prendre position politiquement. Certains fondamentalistes ont même réclamé un voile ne montrant qu’un seul oeil. Le gouvernement égyptien sait qu’il prend des risques.
Certains politiciens européens le savent aussi. Suivez une femme qui porte la burqa. Là où elle va, vous constaterez qu’elle est souvent battue, que ses enfants sont victimes de toute sorte de mauvais traitements et pire, de crimes d’honneur. Vous découvrirez des milieux polygames et une haine pathologique des juifs, des Israéliens, des hindous, des Américains et autres infidèles. Vous découvrirez des cellules de terroristes ou des partisans du terrorisme.
On peut penser que l’interdiction de la burqa aura pour effet d’inciter les purs et durs de l’islam et les terroristes à quitter l’Europe pour retourner dans des pays plus ouverts à leur vision archaïque, des pays où la burqa est acceptée. Mais il y a une autre option qui m’intéresse davantage: le recours aux droits de la personne et des femmes en particulier comme justification à l’interdiction de la burqa.
J’ai développé ce point de vue précédemment. J’ai reçu l’appui des féministes musulmanes, d’abord à une conférence internationale à Rome et puis maintenant dans un nouveau livre sur le sujet: celui de Marnia Lazreg Questioning the Veil: Open Letters to Muslim Women (Remettre en question le Voile. Lettres ouvertes aux femmes musulmanes – Il semble ne pas y avoir de traduction en français).
Pour moi, c’est le meilleur livre sur le sujet. Il est bien argumenté et bien écrit. Lazreg est une universitaire musulmane algérienne. Elle est respectueuse des sentiments des femmes et de leurs convictions religieuses.
Elle soutient que le voile (visage, tête et corps) n’est pas une prescription coranique, qu’il est nuisible à la santé physique et psychique des femmes, mais surtout que c’est une prise de position politique fondamentaliste et misogyne.
Dans sa dernière lettre, Lazreg demande aux femmes musulmanes de cesser de porter le voile. «C’est un symbole d’inéquité…qui mine la foi…..qui fait des femmes un instrument de propagande politique». Lazreg considère également le voile comme un obstacle à l’emploi «parce que l’hidjab enferme les femmes symboliquement dans un espace domestique» et modifie la manière dont elles sont perçues et traitées au travail. Elle redéfinit la «modestie» comme un comportement ou une attitude et non comme une apparence. Enlever ou refuser le voile ne veut pas dire qu’une musulmane se laisse influencer par l’Occident. Elle écrit:
«Ne pas porter le voile n’est pas une victoire de l’Occident, c’est une victoire des femmes contre une coutume qui a dévié leur manière de se penser en tant qu’êtres humains. Porter le voile n’est pas un coup porté à l’hostilité contre l’islam….Tant que l’État exigera ou interdira le voile, tant que des mouvements politiques en feront la promotion, tant que des réseaux bien organisés avec leurs livres, leurs DVD, leurs cours par correspondance en feront la promotion, une femme ne sera jamais sûre de le porter librement…..Mais somme toute, il n’y a rien qui justifie de le porter, même pas la foi.…Personne n’est tenu de faire du voile un drapeau politique.»
Elle dit bien d’autres choses et je vous recommande fortement de lire cet excellent livre.
Lire aussi:
Pour régler la question du hijab dans la fonction publique, il faut d’abord faire reculer l’islam politique (PdeB, mai et octobre 2009)