«Il y a quelques années, une affaire retentissante de dizaines de viols collectifs par des musulmans a secoué une société australienne pour laquelle, jusque-là, l’intégration des immigrés semblait aller de soi. Ce qui a également choqué les habitants de Sydney, c’est que ces viols étaient motivés par la haine raciale. Il aura fallu toute la ténacité d’une jeune australienne de 17 ans pour que cet aspect sordide de l’affaire soit reconnu, quand nombreux étaient ceux qui auraient préféré faire silence sur cette réalité».
Pour obtenir la condamnation des trois pakistanais qui l’ont violée, Tegan Wagner a dû traverser quatre années de procédures et d’audiences. A cette adolescente de 17 ans, les avocats de la défense ont opposé un barrage de 1971 questions. Le récit de sa quête de justice tient sur près de 600 pages dans les archives des tribunaux de Sydney.
Les victimes des viols collectifs ont été doublement victimisées. Par les auteurs des crimes qui se sont posés comme étant victimes d’islamophobie, et par une justice aveuglée par la rectitude politique qui se refusait à admettre que le viol d’australiennes blanches puisse être motivé par la haine raciale.
Lisez aussi: Recrudescence des viols racistes commis par des musulmans et Recrudescence des agressions homophobes par des musulmans
Nous reproduisons un article affiché sur un site portant sur le racisme antiblanc: Vagues de viols racistes à Sydney
En 2002, à Sydney, une affaire retentissante de viols collectifs a secoué une société australienne pour laquelle, jusque là, l’intégration des immigrés semblait aller de soi. Ce qui a également choqué les habitants de Sydney, c’est que ces viols étaient motivés par la haine raciale. Il aura fallu toute la ténacité d’une jeune australienne de 17 ans pour que cet aspect sordide de l’affaire soit reconnu, quand nombreux étaient ceux qui auraient préféré faire silence sur cette réalité. Entre les premiers viols collectifs, et les premiers jugements dans le cadre de ces affaires, deux ans se seront écoulés, et d’autres procès s’enchaînent depuis. Pour comprendre le déroulement des faits, et à quels moments certains ont tenté de passer sous silence le racisme dont avaient été victimes ces jeunes femmes, il convient de se pencher sur les trois affaires qui ont été les plus médiatisées en Australie au début de la décennie.
Viol collectif à Bankstown
A Sydney, le 30 août 2000 vers 15 heures 30, de retour d’un entretien d’embauche, une jeune femme se trouvait seule dans un train lorsqu’elle avait été abordée par un groupe de jeunes d’origine libanaise qui avaient commencé à flirter avec elle et à la complimenter. Sans méfiance, elle était descendue avec eux à la station de Bankstown, dans le sud-ouest de la ville, après qu’ils lui aient proposé de fumer un joint. Elle avait alors été attirée dans les toilettes d’un parking en suivant un des adolescents qui lui avait pris son téléphone portable. C’est dans ce petit bâtiment qu’elle avait été violée pour la première fois par quatre hommes.
Après cette première série de viols, un cinquième membre du groupe, sous prétexte de la reconduire chez elle, avait amené cette victime déboussolée des toilettes à une voiture où deux autres hommes attendaient. Elle avait alors été entrainée dans un cabanon du Bankstown Trotting Club où les trois hommes l’avaient à nouveau violée.
Une seconde voiture était alors arrivée sur les lieux et quatre autres individus avaient forcé la jeune femme à monter dans le véhicule où, sous la menace d’une arme à feu, elle avait fait l’objet d’agressions sexuelles supplémentaires en chemin vers le site industriel de Chullora. Une fois à destination, les quatre hommes l’avaient eux aussi violée avant de la remettre à un troisième groupe de quatre personnes arrivées dans un troisième véhicule, qui lui avait fait subir le même sort. Elle racontera plus tard :
«J’avais des gens qui me tenaient les bras à terre, qui me tenait les jambes en arrière et qui me tenaient la tête et ils ont tiré mon pantalon et ils ont soulevé mon maillot et ils m’ont tenus les bras à terre et ils m’ont tenus les mains et ils me touchaient les seins et il y avait tellement de mains partout, j’avais des mains sur tout le corps».
Enfin, au terme de six heures de torture, elle avait été giflée à plusieurs reprises et traitée de «porc australienne» avant d’être aspergée d’eau avec un tuyau d’arrosage sous les rires et les quolibets de la petite bande. A neuf heures du soir, son calvaire avait pris fin lorsque ses ravisseurs l’avaient abandonnée devant une gare des environs de Sydney. Elle se souviendra probablement toute sa vie de ce que lui a annoncé un de ses agresseurs : «Je vais te niquer, façon libanaise» avant de lui demander si «la bite de Libanais a meilleur gout que la bite australienne».
Viol collectif en banlieue de Sydney
A la même époque également, dans la même région de la capitale, deux adolescentes de 16 ans étaient kidnappées par un groupe de cinq jeunes d’origine libanaise qui les avaient approchées tandis qu’elles attendaient un taxi à la Gare de Beverley Hills Station, au petit matin. Ils leur avaient proposé dans les raccompagner en voiture mais elles avaient décliné l’invitation. Les agresseurs les avaient donc forcées à monter dans le véhicule où elles avaient été menacées avec un couteau. Elles avaient ensuite été entrainées vers une maison située dans une autre ville de la banlieue de Sydney.
Faisant preuve d’une rare perversité, pour soumettre plus aisément leurs victimes, les Libanais avaient séparé les deux filles, puis leur avait dit que la vie de leur camarade dépendait de la bonne volonté qu’elles mettraient à se laisser violer. Durant les viols, qui durèrent cinq heures, un des Libanais avait déclarée à la victime : «Tu le mérites parce que tu es australienne». Grâce aux deux jeunes femmes, qui auront le courage de porter plainte, puis de témoigner, la police parviendra à arrêter les violeurs dans les heures qui suivent.
Mise en place de la Strike Force Sayda
Pour faire face à cette série de viols collectifs, dont les agressionss de Bankstown ne sont que des exemples isolés, la police australienne mit en place une cellule, la Strike Force Sayda, dirigée par l’inspecteur Kim Mc Kay. Son but était de mettre un terme à cette série d’agressions. La police invita publiquement les femmes à prendre des précautions puis elle procéda à une vague d’arrestations. À cette époque, la police invita publiquement les femmes à prendre des précautions puis elle procéda à une vague d’arrestations.
A la fin de l’année 2000, la Strike Force Sayda avait recensé 17 agressions sexuelles dont avaient été victimes 20 adolescentes, et elle préparait ses dossiers pour les procès qui devaient avoir lieu. Les arrestations n’allaient pourtant pas mettre un terme aux viols collectifs dans la région de Bankstown et, par extension, de Sydney. Bientôt, l’approche initiale de la police qui, à cause de la similarité entre les agressions, les imputait à un groupe déterminé d’individus allait s’avérer infructueuse.
Autre viol collectif à Bankstown
Le 10 février 2001, une jeune australienne était à son tour victime d’une agression sexuelle. Entraînée la veille dans le Memorial Park de Bankstown, elle allait y être violée par une douzaine d’hommes avant d’être retrouvée inanimée à quatre heures du matin par son père, qui a confié son témoignage au Sydney Morning Herald :
«Je ne voulais pas la voir – une partie de moi le voulait et l’autre avait trop peur. Quand je l’ai aperçue, j’étais énervé mais tout ce que je pouvais voir, c’est qu’elle était allongée, très immobile».
«Quand c’est votre bébé, c’est dur à expliquer. Plus j’approchais, plus je voyais qu’elle était abîmée. De la boue et des cailloux couvraient son visage, et je pouvais voir que le devant de son jean était déchiré».
«Elle ne bougeait pas, j’ai pensé qu’elle était morte et plus j’approchais, plus je tremblais. Je me souviens avoir marché, avoir appelé son nom à voix haute et n’avoir reçu aucune réponse. Je l’ai attrapée et je l’ai redressée, ses yeux ont, en quelque sorte, roulé. Dans le fond, elle n’était pas consciente, marmonnant quelque chose que je ne pouvais pas comprendre et quand je l’ai prise dans mes bras, elle a commencé à pleurer…»
«Ils l’ont laissé là comme si elle n’était rien, moins qu’humaine».
Les mots que l’adolescente tentait de dire à son père étaient les suivants :
«Papa, je suis désolé».
Viols collectifs à Camperdown et Guildford
Le 9 mai 2001, deux adolescentes australiennes étaient victimes d’un viol collectif à Camperdown, une autre partie de Sydney. Tandis qu’elles marchaient le long de Parramatta Road pour rejoindre leur arrêt de Bus, elles avaient été abordées par deux hommes qui leur avaient offert des cigarettes et qui leur avaient proposé de faire le trajet en voiture, ce qu’elles avaient refusé. Elles avaient alors été entraînées de force dans la voiture, emmenées dans un autre secteur des environs de la ville et violées à plusieurs reprises avant d’être relâchées.
Le 7 juillet, à Guildford, une adolescente était violée par plus de deux douzaines d’agresseurs dans une école. Cette fois là, Les agresseurs couvrirent son corps de slogans obscènes et dégradants.
Une fois encore, le point commun entre ces agressions était la description des agresseurs, présentés comme «libanais» ou «moyen orientaux»
La partie émergée de l’iceberg
A la fin du mois de juillet 2001, la police mène donc l’enquête sur 20 viols collectifs qui se sont produits dans le Sud-ouest de Sydney. Une enquête d’autant plus difficile que ces affaires ne sont que la partie émergée de l’iceberg : Les rapports de police et ceux des hôpitaux indiquent qu’il faudrait ajouter à ce chiffre 50 autres agressions.
Dans d’autres cas, la honte les empêche d’aider la police. Dennie Killian, la directrice de l’unité de soins aux victimes d’agressions sexuelles de Bankstown, si elle refuse de dire combien de victimes se sont tournées vers ses services, déclare qu’il n’est pas inhabituel que certaines femmes, apeurées, refusent d’aller trouver les services de police.
Un viol collectif par mois en moyenne
Un agent confie au Sun Herald que ses services sont désormais confrontés à une moyenne d’un viol collectif par mois au minimum. La police ne peut plus qu’adresser de nouvelles mises en garde relayées par les médias aux jeunes australienne.
– Prenez des précautions lorsque vous voyagez seules ou avec d’autres femmes
– Informez vos amis et votre famille de l’endroit où vous vous trouvez ou de celui où vous allez
– Organisez vos déplacements à l’avance avec des gens que vous connaissez ou auxquels vous faites confiance
– Si possible, voyagez toujours avec d’autres personnes
– Soyez conscientes que le fait de connaître une autre personne ne veut pas dire que vous êtes amis ou associés
– Souvenez-vous qu’il ne faut pas grand chose pour se mettre dans une situation dont vous ne pourrez sortir.
Elle note aussi que les individus qui commettent des crimes relevant de la compétence de la Sayda Strike Force sont habiles dans l’art d’entraîner des jeunes filles dans des situations risquées en complimentant leurs victimes, en se faisant passer pour les amis d’un ami ou en offrant cafés, cigarettes ou transport en voiture.
Des crimes motivés par la haine raciale
Les choses se compliquent quand, au début du mois de juillet 2001, quelques semaines après l’évocation par Peter Ryan, le préfet de police, de l’existence de bandes ethniques qui seraient liées à la criminalité dans certains secteurs de Sydney, la presse révèle que pour la police, la vague de viols collectifs qui sévit à Bankstone serait en rapport avec l’origine ethnique des criminels et motivée par la haine raciale. En effet, tous les agresseurs qu’elle a arrêté, 14 en tout, habitent à Greenacre. Tous, nés et éduqués en Australie, sont d’origine libanaise. Tous partagent la même culture et la même religion. Toutes les victimes – dont la plus jeune est âgée d’à peine 13 ans – sont de type européen, à l’exception d’une métisse aborigène. Les propos tenus par certains violeurs sont sans équivoque concernant leur motivation : dans un cas, la police retrouvera, stockés sur le téléphone portable d’un des violeurs, plusieurs messages sauvegardés mêlant suggestions raciales et sexuelles. L’un d’eux précise :
La tendance est si nette que la police de Sydney décide de mettre en place un programme de recherche sociale pour se pencher sur le phénomène et mettre en place des méthodes efficaces pour le combattre et éviter qu’il ne se banalise.
Ces affirmations provoquent aussitôt une levée de bouclier de la part des représentants des différentes minorités ethniques de la ville. Les représentants de la communauté libanaise s’indignent publiquement de ce qu’ils estiment être une «ethnicisation du viol» et demandent que soit mis un terme au lien entre viol et origine ethnique. Des politiciens locaux s’empressent de faire chorus à ces plaintes. Leur refus, ainsi que celui d’une partie de la presse bien pensante australienne de regarder en face la réalité aura des conséquences prévisibles. Quand on ne veut pas nommer un problème, on ne peut le résoudre. Le 12 août 2001, à Greenacre, une adolescente de 16 ans est violée par un groupe de libanais.
Premier procès
Lorsque la fin du mois d’août 2001 arrive, l’affaire s’envenime. C’est en effet à cette époque qu’à lieu le procès de 3 agresseurs des deux adolescentes qui avaient été enlevées à Beverleys Hills Station. Un procès particulièrement attendu car c’est le premier dans cette série d’affaires. Les accusés, deux frères et un cousin, sont condamnés à des peines inférieures à 6 ans de prison. L’accusé le moins condamné peut donc sortir deux semaines après le jugement, grâce au temps qu’il a déjà passé en préventive.
En prononçant son verdict, Megan Latham, la juge chargée du procès, déclarera :
«Il n’y a aucune preuve d’éléments raciaux dans ces délits. Rien n’a été dit ou fait par les accusés qui apporte la moindre base pour leur imputer une discrimination au regard de la nationalité de leur victime».
Si cette déclaration et les sentences modérées qui sont prononcées avaient pour but d’apaiser le climat de tensions raciales qui règne à Sydney, elle va au contraire les raviver et provoquer la fureur des victimes. Dans un premier temps, une des jeunes filles accorde un entretien au Daily Telegraph et affirme qu’elle est persuadée d’avoir été violée du fait des ses origines :
et elle ajoutera
«Dans tous les journaux, ils disent que cela n’a rien à voir avec la religion ou quoi que ce soit [Mais]… Tout le temps pendant l’incident, ils se référaient à la religion».
«Ils ne faisaient que dire qu’ils étaient fiers d’eux et fiers de leur religion».
Elle se plaindra aussi que sa déposition a été «censurée» de toute référence «ethnique» pouvant mener à la conclusion que les viols étaient de nature raciste.
Mais c’est l’entretien des deux jeunes femmes, accordé au magazine télévisé «60 minutes» de Channel 9, qui sera révélateur de la façon dont a été préparé le procès et dont cette «censure» a fonctionné.
Des témoignages censurés
Suite à un accord entre le procureur et la défense dont le but était d’épargner aux deux jeunes filles l’épreuve du procès si les deux parties parvenaient à s’entendre, des éléments importants de leurs témoignages ont été tronqués. Les deux jeunes filles ont ainsi découvert dans les médias qu’on les présentait comme étant volontairement montées dans la voiture de leurs agresseurs, ce qui était parfaitement faux. On avait aussi passé sous silence la façon dont elles avaient été menacées dans la voiture avec un couteau et d’autres détails de l’affaire – dont les détails «ethniques». Les adolescentes se sentaient d’autant plus trahies qu’à aucun moment elles n’avaient été consultées sur ces changements, alors qu’on leur avait dit que seuls des délits mineurs seraient supprimés.
Les choses ne vont pas en rester là. Devant le scandale provoqué par la clémence des peines infligées aux violeurs des deux adolescentes, le Premier ministre de la Nouvelle Galles du Sud va réagir avec vigueur. Dès la fin du mois d’août 2001, il demande à rencontrer d’urgence le doyen des juges de l’Etat puis, début septembre, il fait passer au parlement de l’état une loi qui durcit la peine encourue par les criminels se livrant à des viols collectifs. De vingt ans de prison, elle devient une peine d’emprisonnement à perpétuité. De son coté, Nicholas Cowdery, le directeur du ministère public de l’état de la Nouvelle Galles du Sud fait appel de la sentence rendue dans ce premier procès.
La cour d’appel durcit les peines
L’effet ne se fera pas attendre. Jugés à nouveau en appel en mars 2002, les peines de prisons dont avaient fait l’objet les trois violeurs sont quasiment triplées. La peine du plus âgé, qui a vingt ans, est désormais de neuf ans de prison sans possibilité de libération sur parole. Son frère, âgé de 18 ans, se voit condamné à un minimum de dix ans d’incarcération. Leur cousin, âgé de 17 ans, écope de dix ans de prison.
Belal Hajeid, un des 8 hommes qui, avec sept autres libanais, avait kidnappé deux écolières australiennes dans le centre commercial de Chastwood, les avait emmenées dans le parc de Greenacre où ils les avaient contraintes, deux heures durant, à divers actes sexuels, sera condamné à 23 ans de prison.
Le 8 juin 2002, au terme d’un procès qui a duré six semaines, quatre violeurs étaient reconnus coupables de 17 accusations de kidnapping et de viol contre la jeune australienne qu’ils avaient agressé à Bankstown le 30 août 2000 et qu’ils avaient traité de «Porc australien». Ce jour là, alors qu’ils étaient arrivés sûrs d’eux-mêmes, ne cessant de sourire à leurs familles, ayant affiché une attitude de défi pendant tout le déroulement du procès, les accusés allaient sortir de la salle d’audience en se battant entre eux, n’ayant plus qu’eux-mêmes comme exutoires de leur haine.
Au fils des procès qui font suite à l’arrestation des violeurs de Beverley Hills Station va se dessiner le contour d’un réseau informel de violeurs. Centré autour de deux frères, Bilal Skaf et Mohammad Skaf, le groupe est lié à cinq viols collectifs qui se sont déroulés en août et en septembre 2000.
Au total, au début du mois de juillet 2002, 14 hommes – tous d’origine libanaise – auront été condamnés ou auront plaidé coupables pour des accusations de viol collectif et d’agressions sexuelles ayant eu lieu entre août et septembre 2000. Citons ici les noms qui ont filtré dans la presse : Mohammed Senussi, Mahmoud Senussi, Tayyah Sheikh, Mahmoud Chami et Mohamed Ghanem.
Le procès de la rectitude politique
C’est le directeur du ministère public qui trouvera les mots justes pour conclure l’affaire des viols libanais :
«Il y avait tendance chez certains, à condamner les auteurs à cause de leur appartenance ethnique, non à cause de leur comportement aberrant. D’un autre coté, il y avait tendance, chez certains représentants de la communauté ethnique, pas tous, à mettre de coté la pertinence de l’éthnicité dans la discussion».
«Une discussion ouverte sur des événements observables dans la communauté est saine et nous devrions certainement trouver des façons d’en parler sans embarras».
il ajoutera
«Le mot “politiquement correct” vient à l’esprit et je pense que c’est quelque chose que nous avons besoin de surmonter».
Viols par des pakistanais
Tandis que se succédaient les procès des jeunes Libanais, un autre groupe de violeurs musulmans passait à l’action. Il s’agissait, cette fois -ci, de jeunes pakistanais qui allaient se livrer à une série de viols étalés sur six mois. Pour des raisons légales, et parce qu’ils étaient tous prénommés Mohammed, ils seront connus dans les médias sous leurs initiales : MMK, (Mohammed Mussawar K.) MAK (Mohammed Ali K.) MRK (Mohammed Rehan K.) et MSK, (Mohammad Saheem K.). Le nom d’un cinquième comparse, un népalais nommée Ram Shrestha, sera révélé après son suicide.
Les frères K sont les fils d’un médecin pakistanais, MHK (Mohammed Hassan), qui a immigré en Australie une trentaine d’années plus tôt. Pendant tout ce temps, il fait l’aller et retour entre son pays d’accueil et son pays d’origine, où il a laissé sa femme par crainte qu’elle ne soit contaminée par la société occidentale. Au fil des ans, elle met au monde sept fils qui grandissent dans un petit village du Pakistan. Lorsque ceux-ci sont suffisamment âgés pour s’installer, eux aussi, en Australie, le docteur K. entreprend une procédure de regroupement familial. C’est ainsi que dans le courant de l’année 2000 et 2001, les frères emménagent à Ashfield, dans la banlieue de Sydney, dans une maison que leur père a acheté à leur intention.
Viols collectifs en série par quatre frères
A peine installés en Australie, de la fin de l’année 2001 à l’été 2002, les quatre frères se livrent à une série de viols collectifs dont le mode opératoire variera rarement. MMK, le plus jeune, travaille comme rabatteur. Il commence par approcher et par séduire une adolescente, le plus souvent de type anglo-saxon. Quelques jours plus tard, lorsqu’il a gagné sa confiance, il invite la fille à «une soirée» en l’encourageant à venir avec une ou deux amies. Une fois arrivées sur place, le piège se referme sur les petites Australiennes. Les Pakistanais les poussent à boire de l’alcool puis, à la pointe du couteau ou sous la contrainte des coups, ils les violent.
C’est MMK qui ouvre le bal en novembre 2001 par une agression sexuelle. Dès lors, les viols et tentatives de viols s’enchaînent. Le 20 janvier suivant, les frères attirent deux soeurs de 16 et 18 ans, dans l’antre d’Ashfield. MAK tente alors de violer la plus jeune qui parvient à le repousser. Lot de «consolation»: MRK la vole.
Le 14 février, MMK et MAK ramènent trois jeunes femmes qui croient se rendre à une soirée. Suivant leur habitude, ils leur font boire de l’alcool puis ils entraînent TW, 14 ans, dans une chambre à part où MMK, MAK et MSK la violent à plusieurs reprises après l’avoir frappée.
En mai, deux autres filles sont victimes d’une agression sexuelle à laquelle participe MMK.
Le 14 juillet, MMK ramène à Ashfield une pré-adolescente âgée de 13 ans – CH – avec laquelle il a des rapports consentants. Dès qu’il en a fini avec elle, il la livre à son ainé, MSK, qui terrorise la petite en lui racontant qu’il est iraquien et que dans son pays, il a assassiné son ex-petite amie et l’a pendue à son balcon. Jouant de la confusion sur ses origines moyen-orientales, il utilisera cette méthode à plusieurs reprises, déclarant à une autre victime, en référence aux frères Skaf : «Quand un Libanais veut te baiser, tu baises avec.» Ce soir là, MSK violera deux fois CH avant de laisser la place à Ram Shrestha.
Le 28 juillet enfin, les frères K. se livrent à leur dernier viol collectif. Ce soir là, les Pakistanais s’attaquent à LS et HG, des adolescentes de 16 et 17 ans sur lesquelles MRK a mis le grappin une semaine plus tôt. Comme les autres, leurs victimes ont été invitées à une soirée dans la maison d’Ashfield. En franchissant le seuil, les deux filles ignorent qu’elles viennent de quitter l’Australie pour entrer dans un morceau de terre d’islam, le Pakistan, un univers totalement étranger où les femmes occidentales sont considérées comme des traînées, où les hommes d’une famille se payent d’un viol par un autre viol et où on pratique le meurtre d’honneur.
Les frères commencent par leur proposer des whiskies-coca très chargés en alcool. Au fil des minutes, la tension monte. MSK, l’aîné, insiste pour qu’elles ingèrent les boissons puis MMK, incapable de se contrôler plus longtemps, déclare à LS qu’il est excité et exige qu’elle le suive dans sa chambre. Lorsqu’elle refuse, le masque tombe. MSK la gifle brutalement et tandis qu’elle se réfugie dans les toilettes, il lui ordonne d’en sortir et d’aller dans la chambre, la menaçant de la tuer si elle n’obéit pas. Après qu’elle ait supplié, sans succès, son «ami» MRK de lui venir en aide, MSK lui arrache le pantalon et la viole à trois reprises. A peine est-il sorti que son frère MAK entre dans la chambre, un couteau à la main et, en guise de menace, pose trois balles de revolver sur la table de nuit avant de la violer à son tour.
Pendant ce temps là, HG est isolée dans une autre pièce où MMK surgit, armé d’un couteau. Pour impressionner l’adolescente, il promène un instant une flamme de briquet sur sa la lame. Après l’avoir, elle aussi, menacée de mort, il l’oblige à lui faire une fellation avant de la violer. Ram Shrestha prend alors le relais du pakistanais et poursuit la sordide besogne.
A deux heures et demi du matin, les frères K font remonter les deux adolescentes dans leur voiture et les relâchent dans la petite ville de Campsie, en leur ordonnant de se taire. Ils ne veulent pas, disent-ils, qu’il leur arrive ce qui est arrivé aux Libanais. Jetées hors du véhicule après s’être fait traiter de traînées, les deux adolescentes terrorisées courent se cacher dans les buissons, craignant que leurs agresseurs ne fassent demi-tour et leur infligent d’autres sévices. Les Pakistanais ont fait une erreur : ils ont rendu leur portable aux filles. L’une d’elle tente sans succès de contacter son père puis appelle la police.
Les violeurs se filmaient
En quelques heures, les policiers de Sydney sont sur la piste des violeurs. Deux jours plus tard, ils perquisitionnent la maison d’Ashfield. Ils pénètrent dans une bauge débordante d’ordures où s’entassent des magazines pornographiques. Le réfrigérateur de la cuisine est couvert de photos érotiques. Quelques jours plus tard, ils arrêtent MSK dans un aéroport alors qu’il s’apprête à monter dans un avion en partance pour le Pakistan.
Durant la perquisition, les enquêteurs ont mis la main sur les trophées des frères K: une pile de cassettes vidéos qu’ils ont utilisées pour se filmer en train d’infliger toutes sortes de sévices aux adolescentes. Sur un film, on voit ainsi le plus jeune des quatre frères, MMK, en train de plonger son poing dans le vagin d’une adolescente qu’il est en train de violer. En visionnant les cassettes, les policiers découvrent qu’outre celles des agressions précédemment citées, il faut compter au moins une demi douzaine d’autres victimes qui, à ce jour, n’ont jamais osé se faire connaître et porter plainte.
L’inspecteur chargé de l’enquête, Tony Adams, se souviendra plus tard :
«C’était une meute d’animaux. Les vidéos m’ont fait penser à une bande de Hyènes autour d’une carcasse (…) Ils visaient des filles vulnérables. Elles étaient jeunes, elles étaient naïves, et elles étaient en position qu’on leur dise qu’elles étaient belles. Ils (…) gagnaient leur confiance et ils passaient à la mise à mort.»
Le cauchemar ne fait que commencer
Pour les victimes des frères K. le cauchemar ne fait que commencer. Avec une rare perversité, MSK va user de toute les failles légales possibles pour faire traîner les procédures pendant quatre ans. Dans un but : user les plaignantes pour qu’elles renoncent aux poursuites.
Lorsque les frères K. sont jugés pour la première fois, en novembre 2003, ils doivent l’être en deux fois. En effet, MSK, l’aîné, et MAK ont décidé d’assurer leur propre défense, MSK prétextant que tous les avocats considèrent les musulmans comme des violeurs. En réalité, MSK cherche à exploiter une faille du système judiciaire australien : un accusé qui assure sa propre défense a le droit d’interroger lui même la victime du crime qu’il a commis au cours d’un examen contradictoire de son témoignage. Quelques mois plus tôt, lors du procès d’un des violeurs libanais, une petite Australienne, confrontée à cette perspective, a jeté l’éponge. Le Pakistanais, qui a suivi l’affaire avec attention, espère parvenir au même résultat.
Dix jours avant que les adolescentes ne doivent témoigner contre les frères K, les parlementaires passent dans l’urgence une loi controversée dont le but est de protéger les victimes de viols collectifs : Les accusés ne pourront plus, désormais, interroger personnellement leurs victimes. Celles-ci auront la possibilité, de plus, de témoigner par vidéo-conférence.
Le père des accusés se parjure
Au cours d’un procès marqué par la narquoiserie des accusés, le juge Brian Sully reconnaîtra MSK et MAK coupables des agressions sexuelles du 28 juillet. Le verdict provoque aussitôt la colère de leur père, MHK (Mohammed Hassan), qui a fait un faux témoignage en prétendant que ce soir là, ses fils étaient absents de la maison d’Ashfield où il aurait passé la nuit en prière. A la sortie du tribunal, il dira au sujet des deux victimes : «Qu’est-ce-que vous attendez qu’il leur arrive ? Les filles du Pakistan ne sortent pas la nuit.» La famille K ne cessera plus, dès lors, de clamer que les quatre frères sont victimes d’un complot contre les musulmans.
En avril, le juge Brian Sully condamne les frères K à des peines cumulées de 70 ans, pour des durées oscillant entre 10 et 22 ans de prison par personne. Ram Shrestha, leur complice, n’a pas eu le courage d’assumer les conséquences de ses actes : il s’est pendu dans sa cellule la semaine précédente. Toutefois, le juge Sully, au moment même où il rend la sentence, déclare que le procès n’était pas équitable : pour lui, la loi passée dans les jours qui ont précédé le procès a empêché la poursuite d’une procédure contradictoire. En l’entendant, un des frères K s’écrie : «Nous n’avons pas commis ces crimes, c’est contre nous qu’on a commis un crime. La police nous a piégé parce que nous sommes musulmans, votre Honneur. »
Les quatre Pakistanais font appel. En juillet 2004, les proches d’une des victimes, HG, annoncent que leur fille ne pourra pas supporter l’épreuve d’un nouveau procès. Au début du mois de septembre 2004, après une audience pendant laquelle MSK invoque la déclaration des droits de l’homme et la loi l’égalité des chances, la cour d’appel rejette la demande des deux frères : Le calvaire se termine pour HG et LS.
Un autre procès qui traîne en longueur
C’est désormais pour les affaires du viol de TW, en février 2002, et celui de CH, en juillet 2002, que les frères K. doivent être jugés. Le procès est censé débuter en octobre 2004. MSK, qui joue la guerre d’usure, demande qu’il soit reporté à cause du ramadan, expliquant qu’il serait trop affaibli par le jeûne pour pouvoir assurer efficacement sa propre défense. La justice leur accorde un délai jusqu’au mois de novembre. Lorsque l’échéance arrive, MSK réclame un nouveau délai, au prétexte que la publicité qui a entouré le procès dans les médias pourrait, une fois encore, être préjudiciable aux frères K.
A la mi-mars, MSK se met à simuler la maladie mentale. Il renvoie son conseil, Malcolm Ramage, en affirmant que c’est un espion qui veut le faire enfermer dans la prison de Guantanamo Bay. Pendant les audiences, il se jette en tous sens dans le box des accusés et appelle le juge Rod Howie «mon père le pape». Sa femme témoigne en sa faveur en déclarant à la cour qu’il parle souvent aux climatiseurs et à Shatharn (Satan). Le docteur K affirme qu’il soigne MSK depuis plusieurs années pour schizophrénie et qu’il lui a prescrit des médicaments. En dépit du caractère manifestement faux de ces déclarations et des simulations de l’aîné des frères K, il faut faire une expertise psychiatrique. Encore un délai ; le procès traîne en longueur. Après avoir reçu un nouveau conseil, Adam Morrison, MSK le renvoie au début d’une autre audience en faisant passer au juge une note dans laquelle il affirme avoir été informé «par Allah que je suis redevenu l’ange Gabriel.»
La catastrophe finit par arriver lorsqu’au milieu d’une audience, MSK crie à la cantonade que les quatre frères purgent déjà une peine de prison pour la précédente affaire de viol. Dans les tribunaux australiens, ce genre d’information doit être tenue secrète afin de garantir l’impartialité des jurés. Tandis que le juge Peter Hidden décide d’interrompre l’audience, MSK se met à hurler : «Bande de connards, quand est-ce-que vous allez vous asseoir et m’écouter, sales chiens racistes !» Le juge Hidden va décider de poursuivre le procès de MSK, mais de faire rejuger MAK et MMK, contraignant les victimes à vivre deux fois le calvaire des dépositions contradictoires.
Le procès de MSK se poursuit donc. Il est jalonné par une nouvelle expertise psychiatrique de MSK et un incident pendant lequel, sautant hors du box des accusés, il se saisit d’une carafe de verre, la brise et jette des morceaux de verre sur les mères des victimes. Ce n’est qu’en juillet 2005 que MSK et MAK sont reconnus coupables d’agressions sexuelles, MAK ayant plaidé coupable de viol sur mineur.
Procès du plus jeune frère
Au cours d’un procès à huis clos, MMK, le plus jeune, est reconnu non-coupable du viol de TW par manque de preuve ADN : à la lecture du verdict du Juge Hidden, sa victime s’effondrera en larmes. Il n’écopera que d’un an de prison pour viol sur mineur concernant CH. En appel, cette peine de prison sera revue à la baisse, un juge décidant qu’elle doit être purgée simultanément aux autres. La victime n’aura donc même pas la consolation, au terme des trois ans de procès qu’elle a traversé, que ces années aient coûté ne fut-ce qu’un allongement de peine d’une semaine à son violeur.
Après le procès, furieux, le père des frères K déclare aux journalistes : «Vous êtes l’ennemi. Vous êtes les ennemis des musulmans, Vous les Blancs n’aidez que les Blancs.»
Les agresseurs jouent les victimes
En octobre 2005, MSK, MAK et MMK passent à nouveau devant la cour d’appel de Sydney concernant la première affaire pour laquelle ils ont été jugés et condamnés. Cette fois-ci, ils demandent des réductions de peine, présentant comme circonstances atténuantes leur condition d’immigrés et de musulmans. Stephen Odgers, l’avocat des frères K. plaide devant le juge Michael Grove que le comportement de MSK s’explique par le mélange de l’alcool, de sa maladie mentale et de son conditionnement culturel dans «une société avec une vision très traditionnelle de la femme ». «L’accusé était une bombe à retardement culturelle. Il était presque inévitable qu’une telle chose se produise. Sa culpabilité est atténuée à cause de cette combinaison.»
Le docteur K témoigne que MSK «raconte que Satan vient à lui et lui dit différentes choses, Il m’a dit que parfois, l’herbe verte lui murmure des choses.» Lorsqu’on lui proposera de prêter serment en plaçant sa main sur le coran, il refusera en prétextant que sa main n’est pas assez propre pour qu’il la pose sur le «saint» livre. Les autres membres de la famille K auront la même attitude, lorsqu’ils viendront témoigner, symbolique de la mentalité de musulmans qui respectent la loi d’Allah, mais s’autorisent tous les mensonges quand ils ont affaire à la justice occidentale. La réduction de peine, pour finir, sera refusée aux frères K par la cour d’appel.
C’est en avril 2006 que le juge Peter Hidden prononce la sentence pour les viols de TW et CH. MSK est condamné à 7 ans de prisons pour le viol de TW et à 7 ans pour celui de CH. Mais les peines doivent être purgées simultanément, avec une possibilité de libération sur parole au bout d’à peine 5 ans, ce qui ramène la condamnation à peine deux ans et demi à peine par viol. MAK ne sera condamné qu’à deux ans de prison de plus pour le viol de TW. En entendant les sentences, cette dernière, néanmoins satisfaite, va s’approcher de MSK, lui faire un doigt et lui crier «Va te faire mettre ! Va en enfer, mon pote!» Son souhait sera exaucé : en février 2007, deux des frères K, dont MSK, ont été passés à tabac par des détenus australiens dans la prison de Goulburn, l’un a été admis à l’hôpital avec de graves blessures à la tête. L’autre, MSK, a été blessé au bras.
Le courage de Tegan Wagner
Dans la foulée, l’adolescente révèle son identité dans les médias ; Tegan Wagner a décidé, en témoignant à visage découvert, d’encourager les autres victimes de viols à porter plainte. Elle entend ainsi montrer que ce n’est pas à elles de se cacher et d’avoir honte. Inspirée par son exemple, l’autre victime, Cassie Hamim va, elle aussi, révéler son identité quelques jours plus tard.
Viols racistes
Pendant le déroulement des procès des Libanais puis de ceux des frères K, une polémique a éclaté autour de la nature ethnique et raciste des viols et de leur lien avec l’Islam. Il ne va pas manquer de bonnes âmes pour s’indigner qu’on stigmatise les communautés issues du proche et du moyen orient. La procureur qui a assisté les victimes confiera à Miranda Divine, une éditorialiste du Sydney Morning Herald que beaucoup, dans le monde judiciaire de Sydney, l’ont trouvée zélée à poursuivre les violeurs musulmans.
Tant les déclarations des agresseurs que leurs stratégies de défense montrent pourtant que la culture de ceux-ci – de leur propre aveu – a influencé leur comportement. Pour comprendre ce qui a poussé des jeunes musulmans de Sydney à violer les jeunes australiennes, on ne peut faire l’économie d’examiner le climat qui règne dans la communauté musulmane de Sydney. Les prises de positions de ses chefs spirituels en disent long sur la mentalité qui a conforté les jeunes racistes dans l’idée qu’ils pouvaient tout se permettre.
Les victimes de viols sont responsables
Le 18 mars 2005, un imam radical, le sheik Faiz Mohamad, organise une réunion publique à Bankstown, la banlieue de Sydney où s’étaient produits les premiers viols libanais. Là, devant un auditoire d’un millier de personnes, il compare les femmes à des moutons et leur attribue la responsabilité des viols.
«Il y a une victime de viol toutes les minutes dans le monde. Pourquoi ? Elle ne peut accuser personne d’autre qu’elle-même. Elle a fait étalage de sa beauté au monde entier (…) sans bretelles, sans dos, sans manches, rien que des jupes sataniques, des jupes fendues, des blouses translucides, des mini-jupes, des jeans moulants : tout cela taquine un homme et appelle sa nature charnelle.» (…)
«Mettriez vous un mouton que vous adorez au milieu de loups affamés ? Non… Il serait dévoré. C’est pareil ici. Vous mettez cette précieuse fille devant des yeux sataniques et lubriques de loups affamés. Quelle en est la conséquence ? Une dévastation catastrophique, le harcèlement sexuel, la perversion, la promiscuité…»
Le Sheik Faiz Mohamad n’est pas une exception. Il a fait scission de la mosquée Lakemba de Sydney, le principal lieu de culte de la communauté libanaise. Il trouvait en effet que l’imam qui y officiait, le Sheik Tak el-din Al Hilaly, était trop modéré. En octobre 2006, pendant le jeûne du ramadan, faisant allusion aux viols de Bilal Skaf, cet imam modéré prèche devant 500 personnes que :
«Si vous sortez de la viande sans la couvrir et la placez dans la rue, ou dans le jardin, ou dans un jardin, ou dans une cour et que les chats viennent la manger (…) à qui la faute, aux chats ou à la viande découverte ?»
«La viande découverte est le problème. Si la viande est dans un frigo, ils ne l’auront pas… Si la femme est dans son boudoir, dans sa maison et si elle porte son voile et si elle se montre modeste, aucune catastrophe ne se produit.»
«Une femme possède une arme de séduction. Si elle retire ses vêtements, les raccourcit, flirte, se met du fond de teint et se poudre et sort dans la rue, Dieu nous protège… Alors c’est un regard, puis un sourire, puis une conversation (…) puis un rendez vous, puis une rencontre, puis un crime, puis c’est la prison de Long Bay. Alors vous avez un juge qui n’a aucune pitié et il vous en donne pour 65 ans».
et d’ajouter :
«Il est dit que dans l’état de Zina (l’adultère), la responsabilité retombe à 90 % sur la femme. Pourquoi ? Parce qu’elle possède l’arme de la tentation.(igraa)»
Devant le tollé que provoque ces propos, un troisième imam, le sheik Mohammed Omran prend la défense de l’Imam Hilaly. Il intervient publiquement en affirmant que les personnalités musulmanes sont injustement visées par le gouvernement et les médias australiens. Il ajoute encore qu’on punit plus sévèrement les violeurs musulmans que les autres.
«Nous sommes plus australiens qu’eux»
En janvier 2007, commentant sur une télévision égyptienne retransmise en Australie la controverse dont ses propos ont fait l’objet, l’Imam Tak el-din al Hilaly déclare :
«Il n’y a pas de liberté et de démocratie. [Pour les musulmans] les gens les plus malhonnêtes et les plus injustes sont les occidentaux et les anglais en particulier.»
Il poursuit en expliquant que :
«Les Anglo-saxons sont venus en Australie enchaînés, alors que nous avons payé notre traversée et sommes venus librement. Nous sommes plus Australiens qu’eux. L’Australie n’est pas un pays anglo-saxon. Nous avons de profondes racines dans le sol australien, qui s’y trouvaient avant que les anglo-saxons n’arrivent.»
Quand les dirigeants spirituels d’une population immigrée tiennent à longueur d’année de tels propos, quand ils justifient publiquement le viol en faisant porter la responsabilité de cet acte aux femmes qui en sont victimes, quand ils ne dissimulent pas le mépris de leur racisme envers les «anglo-saxons», il n’est guère surprenant que les jeunes musulmans – libanais ou pakistanais – soient d’invétérés racistes qui violent sans état d’âmes des Australiennes.
Des jeunes femmes héroïques
L’histoire des viols de Sydney, toutefois, n’est pas seulement celle des violeurs musulmans, c’est aussi celle de jeunes femmes héroïques. Des héroïnes comme Tegan Wagner et Cassie Hamim. Et comme les anonymes qui sont allées au bout de chaque procès en dépit des menaces de l’entourage de leurs violeurs, de l’injustice de ceux qui voulaient dissimuler la nature raciste des agressions et de la guerre d’usure menée par les agresseurs. Grâce à elles, la législation australienne a évolué. Elle protège plus efficacement les victimes de viols collectifs. Il existe aujourd’hui dans le droit pénal australien, un délit de viol collectif passible d’une peine de prison à perpétuité. Un violeur ne peut plus humilier ses victimes en menant lui-même l’examen contradictoire du témoignage de sa victime. Une déposition enregistrée sur vidéo de la victime peut être utilisée lors des procès en appel pour lui éviter le stress d’une nouvelle confrontation avec ses agresseurs.
Ce ne sont pas des petites victoires : pour obtenir la condamnation des trois pakistanais qui l’ont violée, Tegan Wagner a du traverser quatre années de procédures et d’audiences. A cette adolescente de 17 ans, les avocats de la défense ont opposé un barrage de 1971 questions. Le récit de sa quête de justice tient sur près de 600 pages dans les archives des tribunaux de Sydney.
Voir aussi:
Recrudescence des viols racistes commis par des musulmans
Recrudescence des agressions homophobes par des musulmans
Un imam de Londres met ses enseignements en pratique – Viol djihadiste brutal d’une “infidèle”
Pas d’école islamique à Camden en Australie