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Tom Quiggin est un chercheur-pigiste dans le domaine du renseignement qui semble avoir travaillé une fois pour la GRC. Il a paru parfois désorienté au sujet des sources de l’extrémisme islamique. Ainsi, se trompant complètement sur les fondements doctrinaux et l’histoire du terrorisme islamique, il est allé jusqu’à écrire que: « La constructions intellectuelle et les messages dominants d’Al Qaida ont plus en commun avec Karl Marx et Lénine qu’ils en ont avec le prophète Mahomet. » Cependant, dans un texte récent sur son blogue, Quiggin semble avoir finalement saisi une importante dimension de l’agression islamique contre la démocratie libérale: « l’infiltration et l’utilisation des ressources gouvernementales à des fins subversives. »
Ici, il s’intéresse tout particulièrement à l’Agence canadienne de développement international ou ACDI, un organisme fédéral qui s’est souvent mis les pieds dans les plats: «Des projets financés par l’ACDI ont tellement déraillé qu’ils ont été reliés à des massacres et au terrorisme à l’étranger.»
Point de Bascule
L’ACDI réduit son aide à KAIROS: un avertissement?
Par Tom Quiggin,
Publié dans Global Brief le 3 décembre 2009
Traduction par Point de Bascule
« Je n’ai pas de problème à utiliser les fonds de l’ACDI pour miner l’ACDI ou promouvoir des projets vraiment radicaux.»
– Jaggi Singh de CMAQ/Alternatives
L’agence canadienne de développement international (ACDI) a décidé de réduire de 7 millions de dollars les fonds alloués à KAIROS. Cette organisation affirme qu’elle a pour but «Justice œcuménique» et qu’elle œuvre «pour la terre et la justice envers les peuples». Cependant, depuis des années, il est clair, que KAIROS a fait de la revendication politique son principal objectif au lieu d’aider les pauvres et les opprimés. Même si revendiquer et aider n’est pas incompatible, KAIROS est devenue une organisation très partisane.
Est-ce un avertissement donné aux autres organisations qui reçoivent des fonds de l’ACDI? Y a-t-il d’autres organisations qui ont été infiltrées et utilisées à des fins partisanes?
Dans le passé, l’ACDI a financé de nombreux projets à visées politiques au lieu du développement. Certains de ces projets ont été reliés à des génocides et au terrorisme transnationale. Même prévenue, l’ACDI a continué à financer ces projets sans procéder à une révision en profondeur. Peut-être que la décision la plus controversée de l’ACDI a été d’envoyer de l’argent au Rwanda après qu’on eut prouvé que cet argent était utilisé pour l’achat d’armes. Même si les médias ont beaucoup parlé du meurtre d’un prêtre canadien au Rwanda parce qu’il a révélé cette utilisation frauduleuse des fonds canadiens, l’ACDI n’a pas procédé à une réévaluation des projets financés. Le génocide qui a suivi a été possible, en partie, à cause du financement de l’ACDI.
En plus de financer partiellement le génocide rwandais, l’ACDI a également aidé à financer al-Qaida au milieu des années 90 quand l’organisation terroriste était en voie de reconstruction. L’ACDI a continué de financer des projets très douteux reliés au terroriste Ahmed Said Khadr et à Human Concern International alors que les signaux d’alerte étaient de plus longtemps passés au rouge. C’est seulement après qu’un journaliste voyageant au Pakistan eut révélé que ces projets étaient des fraudes que l’ACDI a procédé à une révision sérieuse. On doit se demander si d’autres projets financés maintenant ne susciteraient pas l’indignation des contribuables.
L’un des projets les plus intéressants, financé à raison de 2,5 millions de dollars chaque année, est celui de l’organisme montréalais «Alternatives» qui affirme être un organisme d’aide sociale. Cet organisme est également appelé « Réseau d’Action et de Communication pour le développement» ou «Action and Communication Network for International Development.»
La mission de l’ACDI est de financer des projets de développement international. Alors pourquoi verser de l’argent à une agence dont le siège se trouve au Canada. On pourrait penser que c’est parce que «Alternatives» aide à l’éducation d’organisations à étranger pour qu’elles parviennent à se développer elles-mêmes. De prime abord, cela semble raisonnable.
Alors que fait donc “Alternatives” avec les $2.5 millions octroyés chaque année par l’ACDI? L’un de ses programmes est l’organisation chaque été d’un camp d’éducation. Le camp qui a eu lieu du 22 au 24 août 2008 est un exemple intéressant. L’événement a eu lieu au Camp Papillon à Saint-Alponse de Rodriguez et a réuni «500 militants et militantes motivés». C’est une augmentation notable parce que le programme de 2006 ne faisait état que de «250 militants motivés». Les militants invités à ces camps venaient de pays comme le Liban, le Niger, la Colombie, le Brésil, l’Iraq, la République démocratique du Congo, la Palestine et le Venezuela.
Au fil des ans, les participants à ces rencontres ou «Journées de solidarité internationale» ont discuté de sujets comme «résister à l’impérialisme au Liban» ou « que devrait être Cuba devrait dans 50 ans». Mais la séance d’éducation la plus intéressante pourrait bien avoir été “La victoire du mouvement social du Népal” ou le “Victory of the social movement in Nepal.” La «victoire» dont il est question est la guerre civile de 10 ans déclenchée en 1996 par le parti communiste du Népal (maoïste) qui a permis à un gouvernement maoïste de s’installer au pouvoir après le massacre de douze mille personnes. Le Parti Maoiste avait pour objectif un «un combat armé de longue durée menant à une révolution démocratique». En d’autres mots, le parti avait clairement l’intention de recourir à la violence pour installer un gouvernement communiste de style maoïste. Ceux qui ont assisté au camp organisé par «Alternatives» ont assisté à une conférence intitulée «Portrait de cette victoire et les prochains défis du Népal». Combien de contribuables canadiens seraient heureux d’apprendre qu’ils ont financé la célébration d’une révolution maoïste et une guerre civile?
Signaux d’alerte
Les infiltrateurs vont souvent se servir d’une organisation militante pour atteindre leurs objectifs au lieu de respecter les objectifs de fondation de l’organisation. Il est en effet beaucoup plus facile de prendre le contrôle d’une «bonne» organisation et d’en pervertir la mission que de fonder une nouvelle organisation qui recevra peu d’argent parce qu’elle a des objectifs politiques partisans. Monsieur Jaggi Singh, activiste canadien bien connu, dit clairement comment il voit ce processus. Discutant de l’utilisation des fonds de l’ACDI pour financer le programme CMAQ d’«Alternatives», il déclarait: «Je ne vois pas de problème à utiliser l’argent de l’ACDI pour miner l’ACDI ou promouvoir des projets vraiment radicaux». Monsieur Singh a au moins le mérite d’exprimer honnêtement ce qu’il pense!
L’organisme “Alternatives” est utilisé à certaines fins que la plupart des contribuables canadiens trouveraient inacceptables et qui sont certainement contraires aux valeurs canadiennes. Combien de membres du conseil d’«Alternatives» appuient des objectifs purement partisans au lieu de promouvoir des objectifs de développement?
On peut se demander si KAIROS a été infiltré par des individus aussi méprisables qu’Ahmed Said Khadr comme ce fût le cas pour Humain Concern International. Mais il est clair que l’importante réduction des fonds alloués à KAIROS peut être considéré comme un avertissement donné aux autres organisations qui se sont engagées sur la voie glissante de «la revendication politique». C’est contraire aux valeurs fondamentales du Canada. S’il est vrai qu’elles ont le droit de défendre des positions, il faut se demander si les contribuables sont tenus de les financer.