Engagé pour la responsabilisation et la surveillance
Par la direction de Droits et Démocratie
Publié dans Le Devoir le 22 janvier 2010
Note d’introduction:
Cette lettre du conseil administratif de Droits et Démocratie nous montre que les médias ont encore du chemin à faire pour aider la population à mieux cerner les méthodes qu’utilisent les islamistes pour faire avancer leurs objectifs « politiques ». L’entrisme (1) et l’infiltration islamiste ne semblent pas beaucoup inquiéter les médias. Il est façile de se laisser fasciner par le sensationnalisme du terrorisme djihadiste, l’islamisme visible comme le port du voile ou de dénoncer ces «nombreux» imams dont les discours guerriers contribuent à renforcer l’islam radical visiblement menaçant. L’islamisme est avant tout une idéologie «politique» tout aussi virulente dans sa version discrète que dans sa version spectaculaire, lorsque des djihadistes ceinturés d’explosifs se font sauter dans des autobus ou des marchés bondés de monde.
Les organisations islamistes qui s’implantent au Québec et au Canada n’ont pas recours au «terrorisme» ou la «violence» pour faire avancer leur projet de prise de contrôle des institutions et d’islamisation de la société.
Ils se servent des libertés démocratiques comme les islamistes de Turquie qui acquièrent chaque jour de plus en plus d’influence et de pouvoir en passant quotidiennement devant les portes gardées du parlement turc: des portes gardées par des militaires qui sont, selon la constitution turque, les gardiens de la «laïcité»!
L’entrisme et l’infiltration de nos institutions par ces groupuscules politisés transforment la société à pas de géant. Les droits et libertés que se sont donnés les démocraties leur servent de levier pour prendre le pouvoir comme l’ont fait les nazis et les communistes.
Durant la guerre froide, l’ancien président John F. Kennedey avait prononcé un discours rappelant aux médias que la démocratie, la liberté et les valeurs de vie d’un pays peuvent être autant menacés par des méthodes discrètes comme l’infiltration et l’entrisme que la menace militaire.
C’est donc pour rappeler aux médias qu’ils ont un rôle important à jouer comme chien de garde de la démocratie, en éduquant et en informant, que le combat idéologique contre l’islamisme est tout aussi important.
John F. Kennedy le 27 avril 1961, dans un discours intitulé The President and the Press: Address before the American Newspaper Publishers Association:
extrait:
« It requires a change in outlook, a change in tactics, a change in missions–by the government, by the people, by every businessman or labor leader, and by every newspaper. For we are opposed around the world by a monolithic and ruthless conspiracy that relies primarily on covert means for expanding its sphere of influence–on infiltration instead of invasion, on subversion instead of elections, on intimidation instead of free choice, on guerrillas by night instead of armies by day. It is a system which has conscripted vast human and material resources into the building of a tightly knit, highly efficient machine that combines military (ndlr: djihad), diplomatic, intelligence, economic, scientific and political operations. Its preparations are concealed, not published. Its mistakes are buried, not headlined. Its dissenters are silenced, not praised. No expenditure is questioned, no rumor is printed, no secret is revealed. It conducts the Cold War (ndlr: djihad), in short, with a war-time discipline (ndlr: désir de mourir) no democracy would ever hope or wish to match. »
Lorsque nous avons récemment révélé d’autres cas similaires d’entrisme au sein d’agences gouvernentales, Tom Quiggin avait souligné comment l’entrisme pouvait transformer entièrement une organisation pour faire progresser la stratégie « soft » et furtive de l’islamisme:
« Les infiltrateurs vont souvent se servir d’une organisation militante pour atteindre leurs objectifs au lieu de respecter les objectifs de fondation de l’organisation. Il est en effet beaucoup plus facile de prendre le contrôle d’une «bonne» organisation et d’en pervertir la mission que de fonder une nouvelle organisation qui recevra peu d’argent parce qu’elle a des objectifs politiques partisans. »
L’entrisme consiste, pour une organisation, à introduire certains de ses militants dans une autre organisation afin d’en modifier l’orientation et la ligne d’action.
– Marc Lebuis
Engagé pour la responsabilisation et la surveillance
Par la direction de Droits et Démocratie
Publié dans Le Devoir le 22 janvier 2010Récemment,
Droits et Démocratie a fait l’objet de plusieurs articles dans les médias. Nous souhaitons y apporter quelques corrections et un nouvel éclairage.
Comme l’a beaucoup mentionné la presse, certains membres du conseil d’administration ont reçu une lettre prétendument signée à l’unanimité par tous les membres du personnel de Droits et Démocratie, qui réclamait la démission de ces membres. Cette prétention à l’unanimité est suspecte parce que des membres inquiets du personnel, qui n’ont ni vu ni signé une telle lettre, ont également communiqué avec nous.
Malheureusement, il semble que certains directeurs imposent une pression indue aux employés qui relèvent d’eux. L’enjeu central est le rôle fiduciaire du conseil d’administration de Droits et Démocratie afin d’assurer une obligation de rendre des comptes concernant la manière dont sont dépensés les fonds des contribuables, ici au Canada et à l’étranger.
À notre grande tristesse, la controverse n’est pas un sujet nouveau pour cet organisme. En 2007, longtemps avant l’implication au sein du groupe de la plupart des membres actuels du conseil d’administration, le Bureau de l’inspecteur général du ministère des Affaires étrangères a conclu que Droits et Démocratie devait se montrer plus transparent et imposer des contrôles financiers internes plus rigoureux et une responsabilisation plus importante. Même en 1998, le conseil d’administration a agi pour mettre fin au programme de Droits et Démocratie au Moyen-Orient parce qu’il générait précisément le genre de problèmes que nous vivons actuellement.
La responsabilisation et la surveillance ont été le sujet principal de nos dernières réunions. […] Les décisions en matière de dépenses doivent être entièrement justifiées et sembler équitables et raisonnables aux yeux du public canadien.
Le conseil d’administration a pris très au sérieux plusieurs décisions non autorisées prises par le personnel de dépenser les fonds des contribuables à des fins que la plupart des contribuables et des dirigeants politiques considéreraient comme épouvantables. Certaines de ces sommes d’argent étaient importantes, d’autres ne l’étaient pas. Les montants en cause sont moins importants que le manque de jugement et de responsabilisation dont le personnel a fait preuve dans l’approbation de certaines subventions.
Par exemple, en février 2009, trois organismes douteux ont reçu des subventions provenant de fonds discrétionnaires qui sont assujettis à peu de supervision de la part du conseil d’administration, voire à aucune. Ces organismes étaient Al Haq, dont le siège est en Cisjordanie, Al Mazan, dont le siège est à Gaza, et BT’selem, dont le siège est en Israël. Chacun de ces organismes a reçu 10 000 $.
Le directeur général d’Al Haq, Shawan Jabarin, s’est vu refuser des visas de sortie par Israël et la Jordanie en raison de ses liens avec le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Le FPLP est inscrit sur la liste canadienne des organisations terroristes. En 2007, la Cour suprême d’Israël a rejeté la requête de M. Jabarin qui demandait à faire lever son interdiction de voyager en disant qu’«il est un activiste au sein d’une organisation terroriste». Le conseil d’administration a bien entendu été horrifié de voir la signature de M. Jabarin sur les documents d’acceptation de la subvention octroyée par Droits et Démocratie. De plus, deux des trois organismes nommés sont actifs au sein du mouvement de guerre juridique (lawfare), une stratégie consistant à abuser du droit pour atteindre des objectifs militaires. […]
Par conséquent, le conseil d’administration a voté pour le rejet de ces subventions et pour le gel temporaire des fonds discrétionnaires contrôlés par le président du conseil qui ont été utilisés pour les fournir. Ce qui n’a pas été publié est le fait que le président, feu Rémy Beauregard, qui était membre votant du conseil d’administration, a en fait voté pour cette décision, avec la majorité du conseil. L’objectif de la décision d’immobilisation est de permettre au personnel de mener à bien une refonte du processus de prise de décisions afin d’aider l’organisme à éviter de telles situations à l’avenir.
Nous voulons indiquer clairement que le conseil d’administration a bien approuvé le projet d’aider les victimes de violence sexuelle en République démocratique du Congo, avec certains ajustements.
Pour terminer, il est triste et trompeur que les critiques de l’engagement du conseil d’administration pour la responsabilisation utilisent le nom de feu M. Beauregard à leur avantage. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir au sein de Droits et Démocratie au nom de ses nombreux intervenants, y compris les contribuables canadiens. Nous continuerons d’oeuvrer pour diriger Droits et Démocratie conformément aux normes les plus strictes. […]
Aurel Braun, Jacques Gauthier, Brad Farquhar, Elliot Tepper, David Matas, Marco Navarro Génie et Michael Van Pelt – Membres du conseil d’administration de Droits et Démocratie
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